Nous voici à présent dans la partie de l’atelier réservée au montage des marqueteries.
Ici, l’artiste « opère » sur les armoiries de la Famille Grimaldi, que la Principauté de Monaco a autorisé à reproduire en pièce unique.
Dans sa main gauche, il tient un marteau à plaquer. Cet outil à pane plane, d’une largeur d’environ 8 centimètres sert à coller les placages, à la colle d’os, et à l’aide d’un fer bien chaud. Remarquez sur l’oeuvre en cours, un fer ancien, le fer de nos grands-mères.
Terme généralement employé : collage au marteau. L’on va retrouver principalement cet outil, dans la restauration du mobilier (meubles, boîtes…) contenant du placage.
Dans sa main droite, il tient un ciseau à bois. Cet outil lui permet de positionner précisément, chaque pièce découpée, et de la décoller au besoin.
Cette opération porte le nom, de montage sur cale tendue. La marqueterie est montée à l’envers sur un papier kraft. Ici, pour ce travail particulier, Patrick utilise le dessin de marqueterie photocopié à l’envers. Il peut ainsi travailler très précisément.
Près de la fenêtre, on aperçoit de moitié, le dessin adapté à la marqueterie, des armoiries de la Famille Grimaldi. Sur la droite, deux scies à pédales à mouvement semi-circulaires, témoignent de ce métier difficile, et… physique. Là, il s’agissait de pédaler, comme sur les machines à coudre de nos grands-mères, afin de scier le placage.
Les armoiries des Grimaldi ont demandé à l’artiste, 450 heures de réalisation. Quelques 1641 pièces ont été nécessaires à son élaboration. Vernis brillant, pour la finition.
Et pour constituer le tout :
- 20 sortes de placage dont :
- palissandre de Rio
- bois de rose
- sycomore
- buis moyen
- buis clair
- merisier
- citronnier
- poirier teint en noir
- padouk clair
- padouk moyen
- filet d’ébène noir (entourage du blason)
- tilleul
- teck (robe des moines)
- ronce de thuya (barbe des moines)
- vengé
- bois teints : orange, vert, gris, bleu (pupilles des yeux)
- de la nacre blanche d’Australie, 62 pastilles de 9 mm de diamètre et
- de 6/10e de mm d’épaisseur.
Remarquez sur l’oeuvre, à gauche de la couronne, un coquillage de nacre blanche d’Australie.