Et pour terminer la visite de son atelier, Patrick Delarme nous convie à une démonstration de vernissage au tampon. Au centre, une de ses oeuvres : « Clair de Lune », format de 40 cm x 30 cm. Technique de découpage utilisé : éléments par éléments ; cette technique maîtrisée permet un assemblage des éléments constitutifs de l’oeuvre, presque sans joint visible à l’oeil nu.
Cette petite oeuvre a demandé un choix méticuleux des bois de placage. Environ 250 pièces, pour certaines de dimension avoisinant 0,5 à 1 mm2, il a fallu être particulièrement attentif à leur découpage et à leur assemblage. Le livre, que la jeune fille tient ouvert sur ses genoux, a nécessité une vingtaine de pièces.
En face de l’artiste, la copie d’un dessin de style XVIIIe siècle, a permis la réalisation contemporaine d’une oeuvre utilisant, pour la plupart, une palette de bois teints, et non pas peints. Il ne faut en effet pas confondre la teinture et la peinture du bois.
Un placage teint est trempé dans un bain rempli d’une savante chimie, de la couleur choisie, pendant plusieurs semaines, puis séché industriellement. Ce procédé permet au bois de garder, ses veinures, sa profondeur, son éclat, son aspect moiré ou moucheté… Après application d’un vernis, ses qualités précédemment citées seront décuplées.
Un placage peint est une application faite avec un pinceau et une peinture généralement à l’huile. Mis à part la peinture visible, il ne subsiste plus aucun aspect du bois.
L’ombre reflétée, sur les feuilles principalement, a été obtenue grâce à la technique d’ombrage au sable chaud : sable très fin, dit de Fontainebleau, chauffé à 250 °C.
À gauche de l’oeuvre, une bouteille d’alcool à vernir. Cet alcool est utilisé dans la composition et dans la réalisation du fameux vernis au tampon. La petite bouteille est étiquetée : vernis au tampon facile des Frères Nordin.
À droite de l’artiste, un pot à colle à lampe.
Sur le mur des fuchsines (matières colorantes en poudre) et des terres (colorants minéraux), servant à la coloration des bois.
Dans la main droite de Patrick Delarme, le tampon fait de coton mèche pour la consistance, et d’une toile de lin pure, servant de filtre (contre les impuretés) et d’application du vernis.
Sur la gauche de l’oeuvre à vernir, une scie à placage, utilisée pour les coupes droites, dans la réalisation notamment des jeux d’échecs.